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  • Débat sur l’application de la loi « handicap » :

    Les députés seront-ils plus à la hauteur que le gouvernement et le président de la République ?

    Le 2 juin au soir, aura lieu à l’Assemblée nationale un débat d’initiative parlementaire sur le bilan de l'application de la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées.

    Au lendemain du fameux « lundi de Pentecôte », symbole de la journée de solidarité pour les personnes âgées et handicapées, et un an après la conférence nationale du handicap, l’APF espère que les députés sauront prendre la mesure des réformes à engager, contrairement au gouvernement et au président de la République.

    L’APF tient à souligner qu’elle apprécie la décision parlementaire d’initier un débat sur la loi « handicap » de 2005, décision répondant à l’esprit cette loi et au souhait des personnes en situation de handicap et de leur famille de voir les politiques publiques relatives au handicap évaluées et débattues régulièrement par les parlementaires.

    Jean-Marie Barbier, le président de l’APF, et une délégation de l’association seront d’ailleurs présents dans l’hémicycle pour assister au débat.

    Journée de solidarité : des lendemains qui déchantent

    Alors que la mise en place d’une journée de solidarité devait permettre une réelle amélioration dans la prise en charge des surcoûts liés au handicap, l’Etat détourne « légalement » peu à peu les financements issus de cette journée de leur vocation initiale. En effet, il utilise ces fonds pour financer sa politique globale du handicap, empêchant ainsi d’aller vers une compensation intégrale. Et de fait, les améliorations nécessaires demandées (augmentation des tarifs et montants de la prestation de compensation sur les aides techniques, aides humaines gré à gré, augmentation du plafond de financement de l’aménagement du logement et des véhicules, extension de la prestation de compensation aux activités domestiques et à la parentalité) sont sans cesse repoussées à d’éventuelles réformes (5

     

    ème risque…) sans répondre aux difficultés qui elles sont vécues quotidiennement et depuis trop longtemps !

    Politique du handicap : l’art du discours et du « réchauffé »

    Après la vacuité et les effets d’annonces de la conférence nationale du handicap en juin 2008 et le rapport inconséquent du gouvernement concernant la loi « handicap » en février 2009, l’APF constate que rien n’évolue.

    Depuis un an, le président de la République et le gouvernement ne cessent de resservir le même discours sur le mode :

     

    on s’occupe des personnes en situation de handicap, de l’école pour tous, de l’emploi pour tous aussi…

    Concrètement : rien à signaler si ce n’est les annonces régulières de création de places et d’augmentation de l’allocation adultes handicapées (AAH), annonces faisant croire – à tort ! - à chaque répétition qu’il s’agit de mesures nouvelles !

    En réalité :

    - L’emploi des personnes en situation de handicap est davantage fragilisé avec la crise.

    - Les ressources (AAH, mais aussi pensions d’invalidité, rentes accident du travail…) restent largement en dessous du seuil de pauvreté. La question de l’évaluation de l’employabilité pour les

     

    personnes ne pouvant pas travailler est en suspens depuis un an. Le meilleur cumul AAH - emploi est annoncé, mais toujours pas effectif.

    - Les établissements et services médico-sociaux constatent tous les jours une règlementation de plus en plus contraignante et tendant à une tarification basée sur l’activité et contraire à la prise en compte des besoins des personnes.

    - L’accessibilité reste un chantier en friche, l’observatoire « promis » n’est toujours pas mis en place…

    L’APF tient donc à souligner les attentes existantes auprès des députés et le manque d’impulsion politique forte du gouvernement et du président de la République pour mettre en application la loi du 11 février 2005 et définir de nouveaux axes de réforme.

    L’association rappelle son souhait de voir créer un Haut Commissariat aux situations de handicap rattaché directement auprès du Premier ministre, la mise en place d’une politique transversale effective.

  • Annonce de l’augmentation de l’AAH : L’APF révèle les vrais chiffres !

    Dans un communiqué de presse daté d’hier, Brice Hortefeux affirme qu’un de ses objectifs est la citoyenneté des personnes handicapées « grâce à la revalorisation de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), pour permettre aux personnes handicapées de disposer de ressources décentes pour vivre : l’AAH augmente de 54 euros dès 2009. »

    Non seulement cette annonce n’est en rien une nouveauté mais en plus, de la façon dont elle est présentée, elle pourrait laisser croire que les personnes en situation de handicap vont bénéficier d’une augmentation supplémentaire de 54 euros de leur AAH en 2009. Or, au regard des orientations actuelles du gouvernement, ce ne sera pas le cas.

    En effet, voici un extrait du dossier de presse de Valérie Létard présentée le 11 février dernier : « Conformément aux engagements pris par le Président de la République, une revalorisation de 25 % en cinq ans a été initiée, ce qui représente un effort de 1,4 milliard d’euros. Fin 2009, l’AAH atteindra 682 euros, soit, chaque mois, 54 euros de plus que début 2008. »

    Valérie Létard précise donc bien que les 54 € ont été prévus et sont calculés à partir du montant de janvier 2008.

    On peut aussi préciser que, selon un tableau officiel du ministère montrant l’évolution prévue de l’AAH, le chiffre exact de l’augmentation de l’AAH à la fin de l’année 2009 sera seulement de 29 € ! (chiffre entre septembre 2008 - la dernière augmentation en date - et septembre 2009).

  • Diversité dans les médias audiovisuels :

    Le 12 novembre dernier, le CSA rendait public les résultats de la première étude menée par l'Observatoire de la diversité dans les médias audiovisuels. Des résultats inacceptables pour le CSA puisque constatant que la diversité n’était pas représentée à la télévision.
    Toutefois, pour l’APF, ce qui est également « inacceptable » c’est d’envisager la diversité de façon partielle : et la représentation et la visibilité des personnes en situation de handicap ?


    Déjà en juillet 2008, l’APF avait écrit à l’Observatoire de la diversité dans les médias, se réjouissant de sa création et faisant part de ses revendications : « Pour une réelle visibilité et représentation des personnes en situation de handicap dans les médias audiovisuels ». Un courrier resté sans réponse à ce jour, et sans effet au vu de l’étude et des recommandations du CSA.

    Pourtant, pour l’APF, l’idée n’est pas d’opposer les « minorités visibles » mais bien de toutes les prendre en compte ! La lutte contre les discriminations passe aussi par la télévision qui se doit de refléter la société et ses composantes.

    Représentation…

    La présence de personnes en situation de handicap à la télévision se doit d’être fidèle à la réalité des personnes : ni sous-homme, ni sur-homme, une personne en situation de handicap est avant tout une personne, un citoyen.
    Et au-delà de l’image, le vocabulaire est essentiel dans la reconnaissance de la personne. Pour l’APF, on ne parle pas des « handicapés » mais au minimum de « personne handicapée », au mieux de « personne en situation de handicap ».

    Revendications !

    Enfin, si l’APF revendique une politique transversale et intégrée du handicap, c’est-à-dire éviter la logique de politique « à part », cette revendication a aussi un sens par rapport à la visibilité des personnes en situation de handicap dans les médias audiovisuels. La présence de personnes en situation de handicap à la télévision est donc fondamentale, tant au sein du public assistant à des émissions que comme personnages de fiction, intervenants dans les débats de sociétés, professionnels de l’audiovisuel…
    Aussi l’APF demande :
    > Une réelle visibilité des personnes en situation de handicap dans les médias audiovisuels, et ce, à plusieurs niveaux. La personne en situation de handicap comme :
    - Spectatrice (en plateau).
    - Participante à une émission (jeu, télé-réalité, divertissement…).
    - Témoin (documentaires, émissions de « société », JT…).
    - Actrice, comédienne de fiction.
    - Personnage de fiction.
    - Professionnel des médias audiovisuels : à l’antenne (animateurs, présentateurs) et hors antenne (techniciens, journalistes…).
    > Une réelle accessibilité des différents lieux audiovisuels (plateaux, chaînes, sociétés de production…) dans une démarche "spectateurs", "pratiquants" et "professionnels".
    > Une politique offensive de l’emploi, prenant en compte la question de la formation des personnes en situation de handicap, dans les entreprises audiovisuelles publiques et privées.


    Pour l’APF, groupes audiovisuels, sociétés de production, mais aussi parlementaires… ont un rôle à jouer pour l’affirmation d’une réelle et complète diversité dans les médias audiovisuels.